Le transport de marchandises en milieu urbain est perçu négativement car il engendre de nombreux problèmes d’accessibilité (manque d’infrastructure, perturbation du trafic, etc.), environnementaux (source de pollution de l’air), ainsi que des nuisances sonores ou d’insécurité.
Les experts considèrent que les camions et voitures de livraison sont à l’origine de 30 à 40% des émissions d’oxydes d’azote et 60% des émissions de particules ce qui a un impact sur la santé des êtres humains et peut entrainer des troubles respiratoires, des cancers et d’autres types de maladies.
Pour cela les gouvernements et autorités locales imposent différentes contraintes et proposent certains aménagements ou aides pour favoriser une nouvelle logistique urbaine durable et supportable.
La problématique du transport de marchandises
L’augmentation continue de la densité urbaine rend l’espace de plus en plus rare et, en même temps, multiplie les besoins en transports de marchandises, très consommateurs de voiries… La concentration des consommateurs s’accompagne d’une croissance continue en livraisons qui tendent ainsi à asphyxier les infrastructures et menacent chaque jour un peu plus les citadins par la pollution, le bruit et le stress générés.
Bien que le mode de transport routier soit le plus souple et économique pour les livraisons, car il permet un service rapide sur des courtes et moyennes distances, il est l’une des principales causes des problèmes de nuisances externes de la logistique urbaine.
Exemple des nuisances sonores dues aux moteurs, équipements de livraison (hayon élévateur), etc. La gêne débute dès soixante décibels ; c’est le cas de la quasi totalité des véhicules de livraisons en centre-ville.
Les véhicules de gros tonnages sont, eux, exagérément synonymes de dégradation des rues, de pollution, d’accidents et d’embouteillage, alors qu’ils représentent la solution la plus responsable pour optimiser l’usage de la voirie et que les dernières générations bénéficient de technologies, filtres, équipements et nouvelles sources d’énergie qui rendent leur impact environnemental et sanitaire le plus faible rapportés à la tonne transportée. Les villes ont conscience que ces évolutions de consommation et besoins sont la conséquence inéluctable des nouveaux fonctionnements économiques et sociaux.
La nécessité de solutions soutenables et durables doit pousser les collectivités à réfléchir à des schémas logistiques nouveaux pour que la ville de demain soit…. vivable
Concevoir des solutions nouvelles pour la logistique urbaine
Les nouvelles contraintes quantitatives du transport de marchandises en ville imposent aux autorités une problématique d’aménagement urbain où la qualité de vie des citadins doit être mise en priorité.
Dans la plupart des pays, les questions liées aux transports de marchandises sont gérées à l’échelle locale ou régionale, ce qui peut, dans certains cas, complexifier la cohérence des mesures mises en œuvre. Les réglementations varient selon les municipalités, ce qui conduit souvent à des solutions de court terme et sans portée significative. Il serait donc souhaitable d’harmoniser la réglementation et de lui donner une dimension nationale.
Différentes pistes ont déjà été proposées pour lutter contre la congestion des villes, telles que la livraison à l’aide de petits véhicules moins polluants, la livraison durant les heures creuses, la création de réseaux de transport collectif permettant de grouper les livraisons afin de diminuer les flux. A noter qu’en France, les acteurs privés et publics tentent de coopérer en mettant en place un environnement règlementé et cadré et en créant de nouveaux concepts.
La réussite des mesures étudiées découle d’un ensemble d’étapes à considérer toutes ensemble : prendre davantage conscience de l’importance vitale du transport de marchandises en ville, mettre en place un système d’évaluation des données et les rendre plus disponibles, faciliter des méthodes innovantes telles que le groupage qui a déjà eu un succès dans certaines agglomérations, harmoniser la réglementation, créer des aménagements logistiques appropriés pour le chargement et le déchargement des marchandises et, pour finir, privilégier les véhicules moins polluants et plus silencieux. Cette liste non exhaustive de pistes d’amélioration nécessite l’implication de l’ensemble des acteurs privés et publics impliqués dans la problématique de logistique urbaine, sinon à subir beaucoup d’égarements….